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Oh La Vache ! de David Duchovny

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

 

Vous connaissez Emma Bovary ? Voici sa cousine américaine, une adorable petite vache au destin tout aussi romanesque. Pour Elsie Bovary, le bonheur a toujours été dans le pré – jusqu’au jour où elle comprend qu’elle est vouée à finir en steak haché. Flanquée de deux complices, Shlomo le cochon converti au judaïsme et Tom le dindon qui voulait voir Istanbul, Elsie, déterminée à éviter l’abattoir, se lance dans un rocambolesque projet de Grande Évasion.

Pour son premier roman, l’acteur David Duchovny détourne la fable animalière avec un toupet irrésistible. Best-seller aux États-Unis, Oh la vache !, signé par le plus célèbre chasseur d’aliens de toute l’histoire télévisée, est l’OVNI littéraire de l’année : une comédie aussi drôle et déjantée qu’un film Pixar, bourrée de clins d’œil, politiquement incorrecte et moins candide qu’il n’y paraît, entre George Orwell et Tex Avery.

David Duchovny écrivain ?

Meuh non !

Meuh si.

MON SENTIMENT :

 

Délirant !

 

Entre les jeux de mots et les situations cocasses, c'est à mourir de rire les trois quarts du temps.

J'ai de suite accroché au style mutin et taquin de l'auteur et aux pensées d'Elsie plus humaines et empathiques que celles des humains eux-mêmes (pour la plupart d'entre eux…).

 

Il y a évidemment LE passage obligé, plus sérieux et tragique et qui a probablement entraîné l'écriture de ce livre.

Homy Cow by Davic Duchovny
Homy Cow by Davic Duchovny

Et tous ceux possédant un minimum de compassion et qui auront réussi à saisir toutes les implications du mode de vie du genre humain – ouais c'est pas gagné – auront été touchés par les sentiments de terreur et d'horreur d'Elsie. Cette dernière tente avec ses réflexions touchantes de faire comprendre aux jeunes – mais surtout aux plus vieux, ben vouais, quand même hein !? – l'insensibilité totale et incohérente de notre espèce pour tout ce qui est le genre animal.

 

Je me suis bidonnée plus souvent que de coutume, même si je dois avouer avoir légèrement décroché sur la fin. Je crois qu'il m'a manqué une certaine dose de culture générale sur l'éternel thème conflictuel israélo-palestinien et sur la langue hébraïque pour saisir toutes les nuances humoristiques sous-jacentes.

 

Mais c'est un bon livre et une bonne histoire qui fait passer un moment hilarant aux petits comme aux grands.

 

Claytone Carpe

CITATIONS :

 

« Nous autres les vaches, vu qu’on nous envoie paître, on a largement le temps de ruminer. »

 

***

« La haine est un poison que tu réserves pour ton ennemi mais que tu finis par avaler toi-même »

 

***

« « Faut que je trouve un mohel ! annonça-t-il.

– Qui ça ? » demandai-je.

Nous étions d’humeur à encourager sa bonne humeur.

« Pas qui, quoi. Un mohel est un homme versé dans l’art de retirer le prépuce du pénis d’un juif.

– Un peu comme un tailleur de pénis ? » proposa Tom, serviable.

(Mon éditrice adore cette vanne. Je réserve mon jugement.) »

 

***

« Au bout d’un quart d’heure environ nous sommes revenus devant chez le mohel (le circonciseur) . La porte s’est ouverte et Shalom est apparu, une couche de fortune autour de la taille et une sucette dans la bouche. S’il est possible pour un cochon d’être plus pâle et plus blanc et plus rose que d’habitude, alors il était plus pâle et plus blanc et plus rose que d’habitude.

« C’était rapide », a dit Tom, s’efforçant d’être drôle.

Le visage de Shalom était cendreux. « Mon pauvre schvantz. Nous ne parlerons jamais de ce qui est arrivé ici. C’est compris ? »

Tom et moi on a acquiescé en réprimant un fou rire.

« Jamais, dit Shalom, jamais de la vie. Ce type… ce type est un boucher ! J’ai vu des choses… croyez-moi, j’ai vu des choses qu’un cochon ne devrait pas voir. Des choses qu’on ne peut pas oublier. Ce qui s’est passé ne s’est jamais passé. »

On s’est mis en route. « Juste pour être sûr, dit Tom, d’un air faussement sérieux. Pas un mot un seul sur le mohel et le shtupper ? »

Shalom, qui boitait légèrement, a sifflé : « Ne prononce pas ce mot !

– Allez, oublie ça. C’est du passé, c’est zizi facile d’oublier. » Tom se tordait de rire.

« Schmuck.

– Quel mot ? Mohel ? demandai-je.

– Oh mais qu’est-ce qu’ils sont drôles ! » grogna

Shalom.

Ce fut plus fort que Tom : « Petit Papa Mohel…

– Assez de blagues pupick, espèce de putz ! »

Quelques moments de silence, puis : « Meuh-el, mugis-je.

– La ferme !

– Quoi ? je meuglais juste, dis-je, tu peux pas demander à une vache de ne pas mo-euhler…

– Pas drôle, les gars, ma couche m’irrite. Vous êtes pas drôles du tout. Tous les mêmes, ces goyim… » »

 

Oh la Vache !

David Duchovny

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